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Voyage au cœur de soi et du territoire

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L’auteur et poète Paul Bélanger. Photo : Antonio D’Alfonso

09 nov. 2022 08:11

Né à Lévis en 1953 et résidant de Montréal depuis la fin des années 70, l’auteur et ancien directeur des éditions du Noroît pendant 30 ans, Paul Bélanger, présente son plus récent recueil de poèmes intitulé Traverses.

À l’image de Lévis, sa ville natale, le recueil de Paul Bélanger fait voyager le lecteur à travers la mémoire du territoire, dans l’imaginaire et de sa propre intériorité.  Dans cette œuvre, la dernière d’un cycle de création, l’auteur tisse à travers ses poèmes, des bribes de l’histoire de Lévis qu’il a interprétées et présentées en notes de bas de pages.

En exergue, un passage de l’œuvre Originaux et détraqués de Louis Fréchette ouvre le livre au sujet des paysages de Lévis. Inspiré par l’œuvre Paterson du poète américain William Carlos Williams, l’auteur a considéré central de revisiter la ville qui l’a vu grandir, à ce moment de sa carrière. Traverses est le projet qui lui a pris le plus de temps à mener.

«Traverses est né de la suite de promenades dans mon lieu d’enfance inscrit en moi de manière forte, même une trentaine d’années plus tard. Ça me semblait pertinent d’inscrire le lieu dans le motif de la poésie. Du secteur de la Traverse en passant par l’Escalier Rouge et d’un cimetière, ce recueil s’articule autour d’une traverse qui a plusieurs possibilités de sens. Il est plus que la traverse Québec-Lévis comme lieu physique de passage, il invite à la traversée intérieure et même à l’espace qui passe à travers soi. Honorer cette mémoire par ce recueil marque la fin d’un cycle en inscrivant le lieu, ce qui n’est pas toujours présenté en poésie», a présenté l’auteur et ancien chargé de cours en littérature à l’UQAM.

Dans son processus d’écriture, l’auteur a fait quelques démarches et recherches dans les archives lévisiennes, mais il précise que ce travail complémentaire fait partie de la création poétique, de la mémoire personnelle mise en avant plan, et non d’un travail historique exhaustif. Il s’agit d’un «partage subjectif inspiré du travail de création littéraire dans lequel la mémoire se transforme».

À l’égard de son œuvre récente et passée, il partage au Journal ses orientations de création.

«Je fréquente la poésie depuis 50 ans. La lecture du poème est de l’ordre de l’intime et c’est le genre parfait pour l’exploration intérieure qui permet l’ouverture des possibles. Si on se laisse habiter par un livre, le chemin qui est en soi nous met en dialogue avec le monde, avec le poète et il ouvre quelque chose en soi. La littérature, comme tout autre art, permet de toucher à ce que le réel ne nous permet pas de vivre. La richesse de la poésie m’a permis de voyager sans me déplacer et d’entrer dans la culture d’un pays et d’entrer les différentes manières d’être au monde. Par exemple, Fernando Pessoa m’a fait visiter le Portugal. Dans l’écriture, nous ne sommes jamais la même personne, c’est une recherche constante. L’écriture n’est pas planifiée, elle m’apprend sur le projet sur lequel je travaille, je suis l’intuition», a partagé avec enthousiasme le poète.

Les sujets qu’il a explorés au cours de sa carrière ont abordé l’enfance, l’amour, la mort, la mémoire, l’exil et la conscience.

Soulignons que Paul Bélanger est l’auteur d’une vingtaine d’œuvres littéraires et de recueils de poèmes. Tout au long de sa carrière, il a obtenu, à quelques reprises, plusieurs nominations et a été finaliste pour les Prix littéraires du gouverneur général de poésie. Depuis 1988, année de sa première publication, il publie également des textes et des poèmes dans des revues au Québec et à l’étranger. Quelques-unes de ses œuvres ont été traduites en anglais, en espagnol et en portugais. Il est aussi membre de l’Académie des lettres du Québec, depuis 2015. Paul Bélanger demeure à ce jour conseiller de ses deux successeures des éditions du Noroît, les éditrices Mélissa Labonté, aussi native de Lévis, et Charlotte Francoeur.

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