CRÉDIT : GIRAM

Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) s’objecte à la démolition des bâtiments, propriétés de Monsieur Kevin Landry. Malheureusement, nous n’avons pas vu passer ces demandes à temps pour respecter la date limite, mais nous croyons justifié et important de vous faire connaître notre opinion, notamment, notre objection à cette démolition massive couvrant plus de 43 mètres de façade sur la rue Saint-Joseph, la plus vieille artère de la ville de Lévis.

Notre objection à ces deux demandes repose sur les justifications suivantes :

1 - Nous sommes au cœur du Vieux-Lauzon, à proximité de l’église et dans un secteur où se situent encore nombre de bâtiments à valeur historique et patrimoniale. Bref, un milieu extrêmement sensible où généralement, selon nos observations et nos expériences, les bâtiments nouveaux de remplacement sont presque toujours mal intégrés et contribuent à banaliser l’environnement bâti du secteur.

2 - Le bâtiment situé aux numéros 258 à 262 (couleur bleu) est représentatif de la ville de Lauzon à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. Il repose sur un solage de pierres et de toute évidence ne semble pas présenter de déficiences majeures; ses murs sont droits, ainsi que sa toiture. Bref, un bâtiment qui pourrait faire l’objet d’une restauration.

3 - Le bâtiment situé au 264 à 270 (en déclin couleur saumon) ne paie pas de mine, au premier regard. Sa façade et sa toiture semblent avoir souffert d’un manque d’entretien chronique par ses propriétaires successifs. En dessous de ce recouvrement de faible qualité se trouve un mur de brique qu’on peut voir sur le côté nord-est, datant d’environ 1880. De plus, sur ce côté, on observe un mur de pierres et ce qui ressemble à une cheminée en pierre, peut-être d’un bâtiment beaucoup plus ancien. Si on se transporte à l’arrière de ce qui semble un seul bâtiment, on remarque qu’il s’agit en fait de deux bâtiments en brique, dont un a la toiture en pente et l’autre ayant été réhaussé.

Nous croyons qu’une expertise devrait être faite par la Ville afin de vérifier l’état de ces deux bâtiments et de déterminer les possibilités de leur réhabilitation. Est-ce qu’un mur de brique en mauvais état sur la façade nécessite une démolition? À ce compte plusieurs bâtiments du Vieux-Québec, entre autres, dans la rue Petit-Champlain, auraient été mis à terre? Nous recommandons qu’un curetage de la façade (enlèvement du déclin) soit effectué afin de pouvoir vraiment constater l’état des façades en brique des deux bâtiments anciens.

4 - La superficie qui pourrait être dégagée à la suite d’une démolition de cet ensemble, soit plus de de 2 000 m2 ou plus de 22 000 pi2, augmente considérablement les risques que s’érige un monstre architectural, totalement inadapté au secteur et à son environnement.

En résumé, votre comité ne peut consentir à ces demandes de démolition sans accepter un changement radical dans l’allure actuelle du patrimoine bâti du secteur. Dans notre cas, nous défendons la conservation du caractère traditionnel et authentique de nos vieux quartiers et de nos cœurs de village. Dans des secteurs aussi névralgiques, toute démolition doit être expertisée avec rigueur, donc contre-expertisée par la Ville, car les promoteurs sont des spéculateurs et leurs rapports sont rarement crédibles…

De plus, dans un cas comme celui-ci, la Ville devrait accorder un plus grand soutien financier afin de soutenir les restaurations du bâti ancien et non encourager sa destruction.

Nous espérons que vous tiendrez compte de cet argumentaire dans l’analyse que fera votre comité.

Gaston Cadrin

Vice-président patrimoine et environnement du GIRAM

Les plus lus

Le DGEQ, bureau de la censure?

Le 23 mai dernier, le Parti québécois a fait adopter à l’unanimité deux motions à l’Assemblée nationale du Québec exigeant la déclassification totale des documents classés secrets par le Directeur général des Élections du Québec (DGEQ) dans la foulée de l’enquête du juge Grenier et de son rapport sur des allégations de fraudes ayant été commises par le gouvernement canadien et de l’organisme Optio...

M. Lehouillier a raison!

Le tramway de Québec ainsi que le troisième lien autoroutier ne font pas dans la dentelle au niveau des coûts. Même si le troisième lien est sur la liste d’attente pour cinq ans, une réévaluation sera à refaire pour le montant de la facture finale. N’oublions pas que plus nous attendons, plus la facture sera engraissée par le temps, cela joue-t-il contre nous? La CAQ est-elle en train de scier la ...

Lévis doit densifier avec respect!

L’éternel combat dans l’univers des villes demeure souvent celui qui oppose la densification à l’étalement urbain. Lévis n’y échappe pas puisque son développement explose à vue d’œil et le maire, bien assis à son bureau et galvanisé par une énergie soudaine, doit se frotter les mains de satisfaction avec un sourire large comme ça! Sa ville recueillera ainsi plus de taxes, cela est loin d’être négl...

Lévis et les bornes de recharge!

L’électrification des voitures croît rapidement et la demande pour les bornes de recharge sur le territoire suit cette croissance. Il est donc impératif que la Ville de Lévis se dote d’une politique pour installer des bornes de change à l’instar de Québec sa voisine d’en face.

M. Duhaime, vous n’aviez aucun élu aux dernières élections, aucun!

Décidément, je ne comprends pas l’idée politique des conservateurs au Québec ni au Canada. M. Poilièvre ne s’est absolument pas gêné pour arroser, le plus largement possible, les politiciens d’incompétents et d’inaptes à gérer des dossiers politiques. Faut-il croire qu’il n’y a que les conservateurs qui sont intelligents sur cette terre? Non mais, quelle bouffonnerie! Scapin en serait jaloux face ...

Un projet de loi dans le projet de loi

Avec le projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, le gouvernement du Québec a entamé un grand chantier qui renouvellera l’encadrement de la santé au Québec. L’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ) se réjouit que la protection des données et des renseignements n’ait pas été oubliée. En effet, l’implantat...

Des politiques publiques fondées sur la science pour une gestion des pesticides plus durable

À la lecture de l’omnibus réglementaire 2023 modifiant 24 règlements – du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), nous constatons qu’en plus des considérations environnementales, cet omnibus aura des impacts sur les productrices et producteurs de grains au Québec. Toutefois, plusieurs enjeux et considérations affectant les P...

Québec pourrait économiser 12 millions de dollars en accordant un accès direct aux accidentés du travail à des chiropraticiens

À l’heure actuelle au Québec, les délais auxquels font face les accidentés du travail pour obtenir un rendez-vous médical sont souvent longs. Ce qui entraîne des retards dans la prise en charge, augmente ainsi les risques de douleur chronique et prolonge aussi les délais pour un retour au travail.

Le ministre Dubé fait fi de l’expertise des conseils multidisciplinaires

La reprise de l’étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace (PL15), qui s’inspire du dépôt de centaines d’amendements par le ministre de la Santé, M. Christian Dubé, n’a pas de quoi rassurer les conseils professionnels – dont font partie les conseils multidisciplinaires du Québec. En effet, l’examen des amendements déposés co...