Le Conseil québécois LGBT, un organisme qui «veille à faire respecter les droits juridiques, sociaux et institutionnels de l’ensemble des membres des communautés LGBTQIA2+», a souligné que la quasi-totalité des organismes spécialisés en violence sexuelle s’adresse uniquement aux femmes, alors que «les personnes survivantes trans, non-binaires et two-spirit sont surreprésentées dans les statistiques en violences sexuelles».
Du même souffle, l’organisme a argué que si les femmes trans sont admises «sur papier au sein des organismes spécialisés en violence sexuelle, «nombre d’entre elles s’y voient refuser l’accès».
«C’est déjà difficile de se motiver à aller chercher de l’aide quand on est victime d’agression sexuelle et on sait à quel point la prise en charge peut être complexe quand on est queer et neurodivergent·e. Mais pour les personnes trans, surtout non-binaires, c’est un véritable parcours du combattant. […] Je me suis retrouvé à devoir accepter de me faire mégenrer pour pouvoir accéder à un service d’aide. La personne responsable s’est montrée très inquisitrice en essayant de me forcer à admettre que je me sens “quand même un peu femme”, alors que je me suis explicitement présenté comme personne non-binaire» , a partagé, dans le communiqué de presse du conseil, Ombrelle, une personne survivante de violence sexuelle transmasculine et non-binaire.
Précisant qu’ils sont «loin de militer pour la réduction des services offerts aux femmes», différents groupes LGBTQIA2+ demandent donc aux organismes œuvrant en violence sexuelle «à ouvrir leurs services aux personnes de la diversité de genre, à se sensibiliser à leurs réalités, ainsi qu’à se former pour mieux les accueillir».
De plus, ils suggèrent aux organismes spécialisés en violence sexuelle à engager un dialogue avec les organismes LGBTQIA2+ de leur région, à se joindre aux projets menés par ces organismes ainsi qu’à apprendre de l’expérience des organismes non-mixtes qui ont fait le saut vers l’inclusion des personnes trans, non-binaires et aux deux esprits.