«Dans cet album, nous avons voulu capturer l’énergie des spectacles qu’on fait, partage le Lévisien du groupe, Mathieu Baillargeon. Notre objectif, c’est de faire lever le party.»
Le groupe La Déferlance est composé de Mathieu Baillargeon (piano, podorythmie, voix), Marie-Desneiges Hamel (accordéon, voix), Daniel Fréchette (violon, guimbarde, voix), et Renaud Labelle (contrebasse, voix).
Aux côtés de reprises du folklore québécois, comme la pièce Dondaine, La Déferlance propose des chansons du patrimoine revampées et parfois chantées sur des airs composés par le groupe, telles que La fille du geôlier. Les créations originales, Ti-Paul et Le salon de musique, figurent aussi sur Le feu aux poudres.
«Le salon de musique, c’est une salle de concert qui se trouve être le salon d’une maison d’amis. Ils habitent à Beaumont et organisent des concerts, des jams, des événements dans leur salon. Cette pièce leur rend hommage», explique le musicien.
Quant à Ti-Paul, c’est un texte à caractère traditionnel avec «un côté bon enfant et humoristique», présente-t-il.
Des pièces traditionnelles moins connues
L’autre partie des chansons et des pièces instrumentales sont tirées du répertoire traditionnel. «Elles viennent par exemple des archives de l’Université Laval, de recueils faits par des gens qui ont fait le tour des villages et collecté des chansons traditionnelles des différents coins de pays.»
«On a cherché à reprendre des chansons qui n’avaient pas été beaucoup jouées par d’autres groupes de musique traditionnelle ou des pièces qu’on n’avait jamais entendues. Quand on sentait que quelque chose nous allumait, on allait de l’avant avec», ajoute Mathieu Baillargeon.
Avec Ah que nos pères et Les noisettes du curé, le groupe est allé chercher des refrains entraînants de ces chansons à répondre, mais aussi à boire, à l’humour parfois grivois.
En repoussant toujours avec joie et bonne humeur les limites de la chanson trad, La Déferlance actualise et revitalise tout un pan du répertoire français au Canada.
Improviser en toute liberté
C’est en 2018 que le groupe s’est formé. «On a découvert la musique traditionnelle plus tard par l’entremise d’amis. On s’est rencontrés dans les jams de musique traditionnelle de la région, raconte le musicien. De ce point de vue-là, notre approche peut être différente.»
Plusieurs membres du groupe, notamment Mathieu Baillargeon et Daniel Fréchette, viennent de la musique classique. S’ils continuent à jouer ce répertoire, ils s’amusent beaucoup des possibilités qu’offre la musique traditionnelle.
«La musique classique, par exemple, ou d’autres styles, c’est un cadre rigide. On suit la partition et c’est une interprétation plus contraignante. En musique traditionnelle, on se permet d’improviser à travers, de changer les nuances. On a plus de liberté dans l’accompagnement», souligne-t-il.
La Déferlance propose une musique traditionnelle décomplexée et bien inscrite dans un genre musical contemporain. Sur scène, la joyeuse bande livre des prestations à la fois énergiques et enivrantes, avec des arrangements surprenants où se retrouve toute la richesse du bagage musical de ses quatre membres.