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Théâtre Beaumont-Saint-Michel

50 ans d’une institution culturelle dans la région

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La salle de spectacle du Théâtre Beaumont-Saint-Michel. – Photo : Courtoisie – Vincent Champoux

13 mai 2025 05:35

Depuis 1975, le Théâtre Beaumont-Saint-Michel (TBSM), continue de présenter année après année des pièces au public durant la saison estivale. À l’occasion de son 50e anniversaire, le Journal s’est entretenu avec Claude-André Roy, propriétaire et producteur du théâtre depuis 1985 pour en apprendre davantage sur l’histoire de ce lieu.

C’est dans un contexte où la culture et l’identité culturelle québécoise se développaient que le théâtre situé à Saint-Michel-de-Bellechasse est né, comme plusieurs autres théâtres d’été dans les années 70 au Québec.

Ce sont Lionel Villeneuve, Yves Létourneau et Jean Duceppe qui ont lancé celui-ci dans une ancienne grange : la ferme d’un dénommé Léo Bilodeau. C’est la comédie légère qui dès le départ du théâtre a été offerte au public. La première pièce à avoir été mise en scène a été Le canard à l’orange, une comédie de William Douglas-Home qui a ensuite été traduite en français. Lors de cette première saison, le TBSM avait accueilli environ 17 000 spectateurs.

Dès 1976, deux des fondateurs du théâtre cèdent leur place au fils de leur cofondateur, Lionel Villeneuve, transformant celui-ci en une affaire de famille. Chaque saison dès les débuts du théâtre a fait face au défi de la rentabilité. En 1981, la famille Villeneuve avait accueilli environ 22 500 spectateurs durant l’été, mais cela n’était pas suffisant.

C’est l’aspect financier qui fera que la famille passera le flambeau à de nouveaux gestionnaires, soit Yvon Dufour et Pierre Dufresne, qui œuvraient tous deux auprès d’une nouvelle compagnie de production de spectacles, Les productions de l’Horloge. Des problèmes de santé feront qu’Yvon Dufour cédera ses parts en 1984 à Pierre Dufresne. M. Dufresne lui décédera subitement le 31 octobre 1984, laissant le théâtre sans ses principaux gestionnaires autres que la compagnie de théâtre qui mènera tout de même la saison 1985.

C’est ensuite que le propriétaire actuel du théâtre, Claude-André Roy, en a repris les rênes, décidé à continuer de faire vivre le théâtre en région. Il était d’ailleurs présent au TBSM en tant que directeur de production depuis 1983.

Fort d’une grande expérience comme technicien auprès de nombreuses salles de spectacles et comme directeur technique de la chanteuse Pauline Julien, Claude-André Roy a également lancé sa propre entreprise de scénographie de bâtiment, Scéno Plus, en 1985 avec Gilbetr Lepage. Celle-ci l’a amené à dessiner des salles de spectacles, notamment partout à travers le Québec et aux États-Unis.

Depuis son arrivée au TBSM, Claude-André Roy a toujours été accompagné d’autres investisseurs et d’une équipe de direction qui a fluctué avec les années. De 1997 à 2017, ce dernier a notamment pu compter sur la présence de Dany Gagnon à titre de directrice générale du théâtre.

Un événement marquant

En 1987, Claude-André Roy procède à l’agrandissement du théâtre avec ses collègues de Scéno Plus et d’autres pour assurer une meilleure rentabilité de la salle en offrant plus de places au public qui remplit le théâtre, principalement les fins de semaine. Le mur du fond de la salle est reculé et l’ajout de sièges fait passer la capacité de 426 à 486 places.

Toutefois, dans la nuit du 15 au 16 juillet 1987, un incendie ravage le théâtre fraîchement rénové. L’incendie fut confirmé d’origine criminelle alors que des individus se seraient introduits dans le bar pour y dérober de l’alcool avant de se faufiler dans la billetterie et de mettre le feu à des papiers déposés dans une corbeille. Ils se seraient ensuite dirigés vers l’entrée des artistes et ont mis le feu sur scène à deux endroits.

Après l’incendie, Claude-André Roy a pu observer une entraide énorme de la part de personnes de Beaumont et de Saint-Michel-de-Bellechasse afin d’assurer la reconstruction du théâtre.

«Gilles Côté (NDLR, un architecte de Beaumont) est venu me voir et m’a dit : ‘‘Quand vous allez reconstruire, ça va coûter 5 000 $ pour l’architecture, si ça coûte plus, c’est moi qui paie. On va travailler avec Arthur Dubé comme ingénieur et si ça coûte plus cher, c’est moi qui paie’’», raconte le propriétaire du théâtre.

Avec cette vague de générosité et d’implication citoyenne pour remettre le théâtre sur pied, celui-ci arrive également à relocaliser temporairement la fin de sa saison dans la salle communautaire de Saint-Michel-de-Bellechasse.

Développement

Avec les années, le théâtre a connu énormément de changements, que ce soit au sein de son équipe ou sur son terrain. L’agrandissement de la salle, sa reconstruction à la suite de l’incendie, la mise à jour du terrain et le défrichage afin d’ajouter le stationnement ont marqué son histoire comme les gens qui y sont passés.

Afin de souligner son 50e anniversaire, une exposition sur l’histoire du TBSM pourra être découverte dès le début de la saison 2025 sur les murs du théâtre. Les premières représentations du spectacle de l’été, Moutarde forte, auront lieu dès le 17 juin.

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