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Une exploration entre deux mondes

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L’artiste Lucie Lefebvre au Centre d’exposition Louise-Carrier�. Photo : Marie-Ève Groleau

04 oct. 2022 10:19

Le Centre d’exposition Louise-Carrier présente, jusqu’au 12 octobre, Entrelacs, une exposition photographique de l’artiste Lucie Lefebvre. Avec cet événement, elle invite les visiteurs à une exploration entre deux mondes.

Montrer plusieurs réalités, dans un jeu de regards et de perceptions, est au cœur de l’intention de Lucie Lefebvre.  Son souhait est de dépasser le médium de la photographie en déjouant les limites de l’image pour dérouter le regardeur, produire des réactions et l’amener à bouger, sentir l’œuvre dans son corps.

«Dans mon travail, j’aime redonner vie à une autre réalité, selon un regard multidirectionnel. Mes paysages sont basculés, pour montrer le monde autrement. J’explore souvent deux mondes; dans un dialogue entre la photo et la peinture, entre la nature et la culture et entre le vrai et le faux. L’eau est souvent présente dans mon travail. C’est cette idée du miroir, de la réflexion qui trouble la vision en mettant en jeu le regard du visiteur», poursuit-elle.

D’ailleurs, dans la poursuite de sa démarche artistique, Lucie Lefebvre écrit actuellement sur les cycles du vivant et les cycles de l’eau. Même si l’artiste ne l’affirme pas directement, une touche spirituelle se dégage de ses œuvres à travers les thèmes exploités de la nature et de l’enracinement.

«Au printemps, on peut y observer le processus naturel de décomposition qui rappelle l’idée de la mort. Cependant, cette mort n’est que temporaire, car elle laisse place à la renaissance d’une vie en dormance. J’aime à penser que mon processus de création s’apparente aux changements perpétuels du vivant. Mes œuvres ont à la base une photographie dont le sujet est figé dans le temps, mais grâce aux interventions picturales, l’image se métamorphose pour renaître sous une forme inusitée, celle d’un espace paysager qui invite à la mouvance du regard et s’inscrivent symboliquement dans le cycle de la vie», présente-elle.

Une crise créatrice

Les œuvres présentées au Centre d’exposition Louise-Carrier, des photographies qui ont reçu un traitement numérique, ont été créées par l’artiste pendant la pandémie.

«Dès le début de ma pratique, il y a déjà plusieurs années, je suis intervenue sur l’image, en la manipulant, en la déchirant et j’ai peint sur les photos. Il y a un travail pictural selon les codes de la peinture dans mes œuvres et mes interventions sont parfois délicates. Pour cette exposition, j’ai travaillé à l’écran, par ordinateur. Je travaille de manière spontanée, intuitive et je choisis les photos sur plus d’une centaine que j’imprime sur du métal, de l’aluminium. Plusieurs de mes images ont été captées au domaine Maizeret, ma soupape pendant la pandémie», partage l’artiste d’expérience.

Depuis une trentaine d’année, l’artiste poursuit son processus de création, selon une démarche engagée dans l’écologie. Elle est fascinée par les sous-bois, les marais et les lieux fragiles souvent menacés.

«Mon propos est que nous sommes attachés à la nature, on fait partie de la nature dans nos pensées, dans notre corps. On fait partie de la biodiversité comme être humain, même si on en est éloigné par nos vies urbaines. J’ai longtemps adopté le propos écologique, en montrant clairement des scènes industrielles, par exemple. L’exposition actuelle est plus poétique que dénonciatrice. On revient à la notion de la contemplation qui rejoint les gens et ce qu’on vit dans la nature», ajoute-elle, passionnée.

Détentrice d’un baccalauréat en communication graphique de l’Université Laval et d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, elle a présenté, au cours de sa carrière, son travail au Canada, en Europe, aux États-Unis et au Mexique, dans plus d’une plus d’une quinzaine d’expositions.

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