Les origines d’Or Noir

Alors qu’ils ont grandi à l’île de la Réunion, les deux amis Arold Ramboasalama et Cécile Dijoux ont immigré au Québec il y a environ 10 ans. Ils ont éventuellement étudié en lancement d’entreprise au Centre de formation professionnelle Gabrielle-Rousseau dans le but de démarrer Or Noir, une compagnie qui vend de la vanille du Madagascar issue de la production de la famille d’Arold Ramboasalama depuis plusieurs générations.

Si le but est notamment d’offrir une vanille de qualité, c’est également de changer les paradigmes de production à Madagascar et d’aider les planteurs du pays à mieux vivre de leur savoir.

«À la Réunion, il y a un modèle de production de vanille qui est axé sur la vanille grand cru et qui marche bien. À Madagascar, le marché est centré sur la vanille de transformation. Ce modèle-là où le commerce de masse règne en maître fait en sorte que le producteur ne gagne pas ce qu’il devrait gagner, parce que la vanille est un savoir-faire ancestral. En retranscrivant le modèle de la Réunion, on propose une alternative au commerce de masse, qui va permettre aux planteurs de gagner plus d’argent et de créer un système qui sera plus équitable», explique Arold Ramboasalama.

De son côté, Cécile Dijoux a précisé que l’économie de l’Amérique du Nord leur permet de se différencier et d’aider le marché malgache.

«Nous, on a bénéficié d’une économie très stable et croissante en Amérique du Nord pour mettre en place quelque chose ici, mais où l’impact le plus important sera là-bas. On essaie de faire bénéficier à deux marchés différents, le Québec et Madagascar, pour montrer que c’est possible, même si c’est une agriculture qui a toujours été exploitée, de faire les choses différemment», souligne Cécile Dijoux.

La websérie

Dans l’épisode de Shades of Success, on peut voir un entretien d’une quinzaine de minutes où les deux entrepreneurs expliquent leur parcours et comment leur héritage leur a permis de développer Or Noir. Pour les Lévisiens, participer à cette websérie a été important.

«Ç’a été pour nous un honneur, parce qu’il y a plusieurs entreprises qui ont été sélectionnées. On est le seul épisode en français, parce que c’est une série bilingue. Étant donné qu’on est à Lévis, on est le seul épisode à 100 % en français», mentionne Cécile Dijoux.

Si la websérie permet de mettre en valeur les entrepreneurs noirs, chose importante selon les deux entrepreneurs, c’est aussi le programme Futurpreneur qui a eu un impact sur les entrepreneurs noirs au Canada, notamment grâce à l’aide à l’accès au financement. Dans le cas d’Or Noir, l’entreprise a reçu 40 000 $ grâce au programme et un soutien de la part de leurs mentors.

«Je pense qu’il y a eu longtemps un manque de représentation au niveau de cette communauté noire au Canada en général. Il y avait moins d’opportunités et une difficulté à avoir des prêts de démarrage. C’était plus fermé comme modèle entrepreneurial. L’initiative de Futurpreneur de créer ce programme a ouvert des portes à cette communauté et ç’a fait une différence pour plus de 500 entreprises en quatre ans de programme. Avoir un soutien de gens qui ont eu une réalité semblable à la nôtre, c’est différent», indique Cécile Dijoux.

«En tant qu’entrepreneur noir, on parle beaucoup de barrières intangibles systémiques qui rendent parfois l’accès au financement traditionnel difficile. Dans notre cas, on est aussi immigrant, donc on n’a pas accès à des endosseurs. Ces programmes sont donc nécessaires pour rendre accessible l’entreprenariat pour notre communauté qui pense que la montagne est très haute», ajoute Arold Ramboasalam.

L’épisode est disponible sur YouTube en écrivant Shades of Success : une docu-série de Futurpreneur ｜ Épisode 3 : Arold & Cécile (Or Noir).