La société de la Couronne justifie ce nouveau dépôt par «sa situation financière», la proposition contenant des «offres qui permettront à l’entreprise de se moderniser tout en faisant preuve d’équité et de respect envers son personnel».
En ce qui a trait à la rémunération, les nouvelles offres incluent toujours une augmentation salariale composée de 13,59 % sur quatre ans.
Postes Canada assure aussi qu'elles «protègent ce qui compte le plus pour le personnel», soit le régime de retraite à prestations déterminées, les régimes d’avantages sociaux et de soins médicaux des personnes retraitées, les vacances et les congés de préretraite ainsi que l’indemnité de vie chère qui protège le revenu contre l’inflation.
Cependant, en raison de sa situation financière, la société de la Couronne a retiré la prime à la signature pour le personnel.
Postes Canada réclame encore dans ses nouvelles offres la création de nouveaux postes à temps partiel pour améliorer le volet de ses opérations touchant la livraison de colis. L'entreprise veut aussi pouvoir profiter de flexibilité accrue pour ajuster son effectif de facteurs en zone urbaine.
«Pour mettre en œuvre ces mesures, Postes Canada propose un processus transparent de modification de l’effectif qui comprend un préavis de six mois au STTP, une période de consultation avec le syndicat, des incitatifs au départ volontaire allant jusqu’à 78 semaines de salaire de base et des droits de mise au choix et de supplantation basés sur l’ancienneté. Il y aurait recours aux mises à pied seulement si d’autres mesures, y compris l’attrition et les incitatifs de départ, ne permettent pas d’atteindre les cibles de réduction», a détaillé la société de la Couronne.
Elle a du même souffle précisé que les personnes mises à pied garderaient leur droit de rappel pour deux ans, continueraient d’accumuler de l’ancienneté et auraient accès au régime de prestations supplémentaires de chômage (PSC) de Postes Canada, qui procure un complément de salaire jusqu’à deux ans. Le personnel non rappelé pendant la période de deux ans recevrait une indemnité de départ, ainsi qu’un salaire tenant lieu de préavis, conformément au Code canadien du travail.
Étant donné la levée du moratoire rural, Postes Canada propose aussi d’éliminer de la convention collective de l’unité urbaine les dispositions «rendant intouchables» 493 bureaux de poste même s’ils sont situés pour la plupart dans des régions urbaines ou suburbaines.
«Postes Canada est toujours déterminée à conclure avec le STTP des ententes négociées qui sont abordables, soutiennent notre personnel et contribuent à bâtir un avenir viable pour la Société», a assuré Postes Canada, par voie de communiqué.
Les facteurs ne décolèrent pas
Cependant, le STTP a rapidement fait connaître son mécontentement face aux nouvelles offres reçues de Postes Canada.
«Nous avons attendu 45 jours pour recevoir des offres qui sont pires que celles que nous avons rejetées en août. Postes Canada savait pertinemment que nous ne pourrions pas accepter ces nouvelles offres, et elle cherche clairement à gagner encore plus de temps. Alors pourquoi s’est‑elle donné la peine de nous présenter ces documents?», a lancé le syndicat.
Du même souffle, le STTP s'en est pris une nouvelle fois à la gestion de la haute direction et au processus actuel de négociations.
«Pratiquement tout ce qui figurait dans les offres patronales de mai dernier reste inchangé. Les dernières offres comportent toutefois quelques nouveaux reculs, notamment l’abolition de la sécurité d’emploi, une zone de réaménagement des effectifs de 60 km lors des réorganisations et des suppressions d’emplois directes. Postes Canada et le gouvernement ont souligné à maintes reprises l’urgence de signer de nouvelles conventions collectives, mais ils tournent le processus de négociation collective en dérision avec ces dernières offres insultantes. (...) Nous voulons de la stabilité pour les travailleuses et travailleurs des postes, leurs familles et la population qui compte sur nous. Postes Canada semble toutefois déterminée à faire payer les travailleuses et travailleurs pour la crise financière qu’elle a elle-même créée et à monter la population contre les travailleuses et travailleurs qui maintiennent le service postal public en vie», a conclu le STTP.