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25 sept. 2025 10:14

Au cours des dernières semaines, des circuits de sport au Canada n’ont pas eu peur de changer des règlements pour se distinguer et améliorer leur produit. Si plusieurs puristes ont poussé de hauts cris, je suis de ceux qui sont heureux de voir des ligues sportives, reconnues souvent pour leur conservative, faire preuve d’audace pour se démarquer.

Par Érick Deschênes

Ce qui a fait couler le plus d’encre est évidemment la décision de la Ligue canadienne de football de modifier quatre règlements le 22 septembre.

En 2026, il sera donc plus difficile pour les équipes de la LCF d’inscrire un simple. De plus, le déroulement du jeu sera amélioré grâce au déplacement des bancs des équipes de chaque côté du terrain et à l’activation automatique d’une horloge de jeu de 35 secondes dès la fin de chaque jeu.

Dans deux ans, les poteaux des buts seront déplacés vers l’arrière de la zone des buts. Aussi, le terrain sera modifié : la profondeur des zones des buts sera réduite de 20 à 15 verges, et la longueur du terrain sera réduite de 110 à 100 verges.

Si la LCF a un bon bassin de partisans, et je l’avoue d’emblée je n’en fais pas partie, le circuit canadien ne propose pas le meilleur spectacle en ville. Cette ligue est réputée pour faire la part belle aux botteurs. Oui, cet aspect du jeu est important au football, mais on ne regarde pas des matchs de ce sport pour les prouesses des «jambes», mais aussi des unités offensives et défensives.

Grâce à la modification à la règle du simple, les botteurs auront donc une influence plus appropriée sur les matchs. En ce qui a trait à l’horloge de jeu, ça peut paraître simple, mais ça uniformisera la durée des jeux et des matchs, qui peuvent durent longtemps dans la LCF.

Quant aux deux règles qui entreront en vigueur en 2027, elles favoriseront davantage le jeu offensif et l’imprévisibilité.

Toutefois, je crois que la LCF aurait même pu aller plus loin en s’attaquant à la règle du trois essais. Les puristes du football canadien tiennent mordicus à cette différence avec le football pratiqué au sud de la frontière. Mais copier les Américains aurait du bon pour ce volet footballistique.

Les jeux offensifs dans la LCF sont prévisibles et ne donne pas le goût de regarder assidûment les matchs comme dans la NFL. À coup sûr, le quart-arrière donnera le ballon à son porteur de ballon sur le premier essai. Si le gain est bon, on fera de nouveau confiance à notre coureur, sinon on tente la passe. Et si tout cela ne fonctionne pas, on appelle le botteur pour repousser le plus loin possible le départ de l’unité offensive adverse.

J’espère que la LCF passera par-dessus les réactions mitigées à son annonce du 22 septembre et continuera d’innover.

En parlant d’originalité, il faut que je salue également la décision de la Ligue nord-américaine de hockey de modifier le format des prolongations en saison régulière dans son circuit dès cet automne.

Si l’égalité persiste après les trois périodes réglementaires, les équipes disputeront une prolongation selon la règle du but en or. Une première période de cinq minutes est d’abord disputée à 3 contre 3. Si aucune équipe ne marque, une deuxième période de cinq minutes à 2 contre 2 sera disputée. S’il y a toujours égalité après ces 10 minutes de jeu, une séance de tirs de barrage tranchera le débat.

Lors de la prolongation à 3 contre 3 ou 2 contre 2, aucun joueur ne pourra effectuer un retour à l’arrière avec la rondelle dans sa propre zone défensive après avoir franchi la ligne rouge. Si cela se produit, un sifflet sera immédiatement appelé et la mise au jeu aura lieu dans la zone défensive de l’équipe fautive, qui ne pourra effectuer aucun changement de joueurs.

J’ai vu une vidéo d’une séquence test d’une prolongation à 2 contre 2 en match préparatoire, lors d’un duel opposant le Cool FM de Saint-Georges au 3L de Rivière-du-Loup à Matane, et c’était spectaculaire. Les deux équipes ont multiplié les occasions d’en finir, au grand plaisir des amateurs.

Avant même le début de sa prochaine campagne, la LNAH peut dire mission accomplie. Dans un monde où les amateurs de sports sont bombardés de centaines de propositions, il faut se distinguer et ne jamais oublier la mission première du sport auprès de ses partisans : il ne faut pas qu’ils s’ennuient.

Inquiétudes préparatoires

Au cours des derniers jours, des fidèles de ma chronique (Salutations Érick et Jonathan!) m’ont partagé leur enthousiasme envers la prochaine saison du CH, que notamment les années de misère sont maintenant chose du passé.

Les deux premiers matchs préparatoires du Tricolore nourrissent aussi chez moi cet espoir. On a droit à de belles luttes pour les rares places sur le troisième et le quatrième trio, entre Owen Beck, Oliver Kapanen, Florian Xhekaj, Joe Veleno, Joshua Roy et Samuel Blais.

Cependant, je m’inquiète que le magicien Hughes ne soit pas capable de dégoter un deuxième centre offensif de qualité pour sa formation. De retour de blessure, Kirby Dach prendra du temps à se remettre en marche, comme on l’a vu l’an dernier à son retour de sa blessure au genou. Je vous rappelle qu’il a de nouveau été blessé à cet endroit à l’hiver 2025, malheur qui a mis fin une nouvelle fois précipitamment à sa saison.

Kirby Dach est un bel atout pour la Sainte-Flanelle, mais il n’a pas les outils pour occuper une chaise sur le deuxième trio. Patrik Laine et Ivan Demidov sont des purs sangs offensifs qui ne priorisent pas les tâches défensives, tout comme Dach. Il faut donc un centre qui pourra bien alimenter ces buteurs aux ailes, tout en améliorant la fiabilité défensive du trio.

Et malheureusement, que ce soit le vétéran Veleno ou les jeunes loups Beck et Kapanen, ces joueurs ont aussi des faiblesses qui les empêchent de piloter la deuxième unité sur une base régulière.

Le Canadien a besoin de ce dernier morceau du casse-tête afin de passer un stade. Sinon, je crains que les Habitants vivent un recul comme les Devils du New Jersey l’ont vécu dans les dernières années.

Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.

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