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Le gouvernement a récemment annoncé que 108 hectares seraient «retournés» à l’agriculture. Mais attention : ces terres demeurent la propriété de l’État. On nous permet de les exploiter à des fins agricoles, mais en réalité, elles ne sont pas protégées. À tout moment, le gouvernement pourrait décider d’un autre usage, et les producteurs comme la population perdraient à nouveau ce territoire précieux.
Corriger à moitié une erreur historique n’est pas suffisant. Il reste plus de 160 hectares en suspens, et les 108 hectares présentés comme «rendus» ne le sont pas réellement. La vérité est que rien n’empêche leur retrait futur si la volonté politique change.
Dans un contexte où le prix des terres a bondi de plus de 18 % en trois ans, où la relève agricole peine à s’installer faute de soutien adapté, et où la ville de Levis détient déjà un triste record en matière de destruction agricole, il est incompréhensible et inquiétant de garder ces terres, pour un éventuel usage industriel.
La terre agricole est une ressource non renouvelable. Elle est essentielle à notre sécurité alimentaire, à notre autonomie et à l’avenir de nos jeunes producteurs. En 2013, une entente prévoyait qu’en cas d’abandon du projet, ces terres redeviendraient agricoles. Cette entente doit être respectée.
Nous demandons au gouvernement du Québec de compléter la correction amorcée: que l’ensemble des 272 hectares de Rabaska soit véritablement réintégré à la zone agricole et protégé à perpétuité, notamment par des mécanismes solides comme une fiducie foncière.
Nous devons transformer Rabaska en une occasion de réparer le passé et de bâtir l’avenir.
Jean-Paul Tardif,
Président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) de Lévis