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Protection de la jeunesse

Légère augmentation des signalements à la DPJ de la Chaudière-Appalaches

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Photo : Étienne Vallières

19 juin 2025 01:38

À l’occasion de leur 22e bilan annuel, les directeurs de la protection de la jeunesse du Québec (DPJ) et les directeurs provinciaux (DP) se sont réunis pour faire mettre en lumière les statistiques de l’année 2024-2025 concernant la protection collective des enfants, le 19 juin.

Le bilan provincial

À l’échelle provinciale, on peut observer une hausse des signalements à la DPJ de 5 % par rapport à l’année dernière, pour un total de 141 622 signalements traités pour 105 675 enfants. Parmi ces signalements, 29,3 % ont été retenus pour une évaluation approfondie par les DPJ, ce qui concerne 35 264 enfants.

Ce qui plait aux DPJ, c’est que 45,8 % des enfants pris en charge sont demeurés dans leur milieu familial, alors que 19,7 % se retrouvent confiés à des tiers significatifs. Selon Caroline Brown, DPJ du Centre intégré de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), ceci témoigne de l’importance de travailler avec les familles pour le bien-être des enfants et du besoin de travailler collectivement pour régler les enjeux de protection de la jeunesse.

«Protéger les enfants, c’est un travail d’équipe. Le rôle de la DPJ, c’est d’intervenir quand un enfant est en danger, mais seulement pour le temps nécessaire. Ensuite, on travaille avec les familles et nos partenaires pour que l’enfant et ses parents aient le soutien dont ils ont besoin, et que la situation ne se reproduise pas. Ensemble, on peut faire une vraie différence dans la vie des enfants», mentionne-t-elle.

À l’ensemble du Québec, le nombre de signalements en forte hausse témoigne d’un désir de la société québécoise de participer à la protection de sa jeunesse. C’est particulièrement vrai pour les adultes dans le cadre de leurs activités professionnelles, eux qui ont effectué 80,6 % des signalements à la DPJ. Néanmoins, la proportion de signalement retenus tend à diminuer. Selon la DPJ, ce n’est pas le signe que la population doit diminuer les signalements, mais plutôt que l’intervention de la DPJ n’est pas toujours nécessaire.

«On est tous conviés à se rassembler et à se questionner sur comment on peut faire autrement pour les enfants au Québec. On veut que les gens continuent de nous signaler, c’est notre job de regarder si c’est un motif de compromission et si on doit intervenir. Il ne faut pas que les gens qui appellent s’attendent à ce que le DPJ règle tous les problèmes. Les enfants qui ont besoin de services n’ont pas nécessairement besoin de protection et c’est important qu’on fasse la distinction»

Les statistiques de la Chaudière-Appalaches

Dans la région de la Chaudière-Appalaches, ce sont 7859 signalements qui ont eu lieu en 2024-2025, comparativement à 7644 l’an dernier, ce qui représente une augmentation de 2,81 %. Le nombre de signalement retenus a connu une hausse similaire, avec 2,26 % d’augmentation par rapport à l’année dernière, pour un total de 2937.

Encore cette année, la majorité des signalements proviennent d’employés d’organismes publics, avec 41,4 % de ceux-ci. Les employés du milieu scolaire et policier sont également responsables d’un bon nombre de signalements, avec respectivement 21,76 % et 15,75 % de ceux-ci.

Dans le secteur Desjardins, ce qui retient particulièrement l’attention sont les signalements en raison d’abus sexuels qui sont passés de 19 l’année dernière à 37 cette année. Quant à eux, les cas de négligences ont diminué en passant de 56 l’an dernier à 20 cette année.

Dans Lotbinière, les cas de mauvais traitement psychologique ont considérablement augmenté avec neuf signalements l’année dernière par rapport aux 29 de cette année. Si les cas d’abus physiques ont eu une légère augmentation par rapport à la dernière année, les signalements pour exposition à la violence conjugale, risques sérieux d’abus physique et risques sérieux d’abus sexuels ont tous connus des diminutions.

C’est le secteur de Bellechasse qui a vu son nombre de signalements augmenter le plus, avec 187 l’an dernier par rapport aux 241 de cette année.

Caroline Brown a tenu à rappeler que la protection de la jeunesse est l’affaire de tous. Selon elle, les familles québécoises gagneraient à s’intéresser davantage aux jeunes d’autres familles, comme le font les membres des Premières Nations.

«Souvent, on va voir un enfant qui joue seul, qui ne rentre pas à la maison, qui se couche tard ou on entend crier dans les maisons. C’est juste de tendre l’oreille et d’aller voir comment ça va. On n’ose pas, au Québec, aller vers le voisin et se mêler des affaires des autres. On devrait vraiment s’inspirer des Premières Nations et des Inuits qui, eux, vont collectivement se mettre autour des jeunes et des familles pour voir ce qui peut être fait pour les aider. Je trouve ça très inspirant de voir ça et je crois qu’on aurait intérêt à les copier», souligne la DPJ du CISSS-CA.

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