mardi 4 novembre 2025
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Lettre ouverte

Rabaska : la vérité étouffée d’un territoire sacrifié

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Photo : Courtoisie

01 nov. 2025 06:30

Saviez-vous que Lévis détient le pire bilan au Québec en matière de protection du territoire agricole? Entre 1998 et 2021, la Ville a perdu plus de 930 hectares de terres agricoles. Même en retirant les 272 hectares du dossier Rabaska, ce sont encore 658 hectares nourriciers qui ont disparu des terres, qui ne reviendront jamais. Pendant ce temps, les élus municipaux continuent d’affirmer que Lévis manque de terrains industriels. Mais est-ce vraiment la vérité?

Note de la rédaction : Le Journal de Lévis n'endosse aucune opinion qui est partagée dans les lettres d'opinion ou ouvertes publiées dans notre section Opinions. Les opinions qui sont exprimées dans ce texte sont celles des auteurs signataires. 

En mai 2024, le directeur du développement économique de la Ville affirmait lui-même que les réserves industrielles étaient suffisantes pour répondre aux besoins à long terme. Et pourtant, un mois plus tard, le conseil municipal adoptait une résolution pour exproprier la moitié sud des terres de Rabaska afin d’en faire… une réserve foncière industrielle. Pourquoi vouloir transformer ces terres fertiles alors que des milliers de mètres carrés demeurent encore disponibles ailleurs pour l’industrie?

Et que dire du Port de Québec, qui montrait déjà de l’intérêt pour ces terrains en 2017 et qui, en 2023, reconnaît n’avoir aucun projet avant au moins dix ans? Même Davie, l’un des plus grands chantiers navals du pays, a confirmé ne pas en avoir besoin pour son expansion.

Alors, c’est quoi le vrai projet? Qu’est-ce qu’on nous cache derrière ce dossier?

En septembre 2024, le gouvernement a réintégré 108 hectares dans la zone agricole. Une bonne nouvelle? Pas vraiment.

Ces terres demeurent la propriété de l’État : on peut les cultiver, mais sans aucune garantie de pérennité. Elles pourraient encore changer de vocation demain matin, selon les intérêts du moment. Jusqu’à quand va-t-on jouer avec notre territoire nourricier?

Il est temps que l’ensemble des terres de Rabaska «les 272 hectares» retourne définitivement dans la zone agricole et soit protégé à perpétuité par une fiducie foncière agricole. Ce serait une façon concrète de réparer une erreur historique, de protéger la biodiversité et de garantir un avenir agricole durable pour Lévis.

Rabaska doit devenir le symbole d’une réparation collective : réparer le passé pour mieux nourrir l’avenir.

Jean-Paul Tardif, président du Syndicat de l’Union des producteurs agricoles de Lévis

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