jeudi 13 novembre 2025
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Lettre ouverte

Rabaska : la vérité étouffée d’un territoire sacrifié

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Photo : Courtoisie

12 nov. 2025 09:50

À Lévis, une volonté politique claire se dessine : construire un pont à l’extrême est de la ville, dans le secteur de Rabaska, un territoire exceptionnel à la fois agricole, forestier et écologique.

Note de la rédaction : Le Journal de Lévis n'endosse aucune opinion qui est partagée dans les lettres d'opinion ou ouvertes publiées dans notre section Opinions. Les opinions qui sont exprimées dans ce texte sont celles des auteurs signataires. 

Sur la bordure fluviale, le paysage demeure vierge de toute urbanisation. En remontant vers le sud, on retrouve 108 hectares de terres agricoles actuellement cultivées avec une autorisation temporaire dont
nul ne sait combien de temps elle tiendra. Plus loin, 164 hectares de milieux naturels, de forêts, de zones humides et une érablière de plus de 10 000 entailles demeurent, étonnamment, toujours zonés industriels.

Et pendant ce temps, nos élus municipaux, provinciaux et fédéraux semblent unanimes : il faut un pont. Mais où? Au chemin des Îles? Sur les terres de Rabaska, tout juste partiellement retournées en zone
agricole? Ou encore sur la route Lallemand, un secteur entièrement cultivé et parfaitement viable pour l’agriculture de proximité?

Une telle décision serait catastrophique pour l’avenir agricole de l’est de Lévis. Ce serait la perte d’un potentiel nourricier inestimable et la fin d’un équilibre territorial que des générations d’agricultrices et
d’agriculteurs ont bâti avec soin.

Soyons clairs : l’UPA n’est pas contre la construction d’un pont, mais contre la destruction inutile de terres agricoles, ces mêmes terres qui garantissent notre capacité à manger trois repas par jour.

Il est encore temps d’agir avec raison et cohérence. Citoyennes et citoyens de Lévis, exigeons des solutions intelligentes et durables : oui à la mobilité, mais pas au prix de nos champs et de nos forêts. Et à vous, élus municipaux, provinciaux et fédéraux, nous disons : protégez les terres agricoles de l’est de Lévis, réparez les erreurs du passé et bâtissez un avenir agricole, vivant et fier, à la hauteur de ce que Lévis mérite.

L’UPA de Lévis appelle à des gestes concrets pour préserver définitivement le territoire de Rabaska. Les 272 hectares du secteur doivent être réintégrés dans la zone agricole et protégés à perpétuité par une
fiducie foncière agricole publique. Un moratoire doit aussi être imposé sur tout projet d’infrastructure tant qu’une évaluation environnementale indépendante n’aura pas été réalisée.

Protéger Rabaska, c’est protéger notre avenir collectif. Réparons les erreurs du passé et faisons de ce territoire un symbole fort : celui d’une agriculture vivante, d’un territoire respecté et d’une communauté
fière de ses racines.

Jean-Paul Tardif,
Président du Syndicat de l’Union des producteurs agricoles de Lévis

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