Par Érick Deschênes
D’emblée, je me réjouis que les étoiles de la LNH voient leur rémunération annuelle explosée pour ressembler, toutes proportions gardées, aux cachets accordées aux vedettes de la NFL ou de la MLB.
Dans le système actuel du circuit Bettman, les joueurs ont consenti au cours des dernières années à plusieurs «sacrifices» financiers, notamment lors de la pandémie de COVID-19. Avec également un circuit où ils sont de plus en plus surtaxés physiquement, une étoile comme Kirill Kaprizov, du Wild du Minnesota, mérite donc amplement son prochain salaire annuel de 17 M$.
En raison de cette nouvelle échelle salariale, le joueur le plus dominant de sa génération, Connor McDavid, ne pourra pas non plus être gêné de recevoir une rémunération annuelle de 20 M$, avec les Oilers d’Edmonton ou une autre formation s’il estime que la formation albertaine ne lui donnera pas une chance sérieuse de remporter la coupe Stanley.
Cependant, comme chaque fois que les propriétaires du circuit Bettman obtiennent de la marge de manœuvre, certains d’eux nous démontrent (malheureusement) leur talent pour dilapider l’enveloppe dédiée aux salaires dans leur franchise.
Les jeunes défenseurs Jackson Lacombe (Anaheim) et Luke Hughes (New Jersey) sont déjà des piliers de leur équipe. Mais au point de leur verser 9 M$ par saison alors qu’ils n’ont connu qu’une saison de plus de 40 points derrière la cravate?
À ce rythme, Lane Hutson pourra réclamer 11 ou 12 M$ aux Canadiens de Montréal si les deux parties en arrivent à une entente à long terme pour que le jeune prodige de la ligne bleue demeure à Montréal. Dans le cas d’Hutson, ce serait amplement mérité. J’essaie encore de ravaler ma gorgée de café après avoir vu les détails des nouvelles ententes de Lacombe et Hughes.
Il ne faudrait pas que la manne financière désormais accessible aux équipes et aux joueurs de la LNH provoque les problèmes constatés au tournant des années 2000. Comme lors des lock-out de 2004-2005 et 2012-2013, ce serait encore les partisans qui écoperaient de folies salariales des deux parties.
Confiance et ridicule
Le match préparatoire de mardi opposant les Canadiens aux Sénateurs d’Ottawa à Québec a calmé un peu mes inquiétudes quant à la position de deuxième centre chez le Tricolore.
Kirby Dach semblait avoir remis ses ailes de ses bonnes périodes avec le Bleu blanc rouge. Également, si on sait qu’il est efficace défensivement, Oliver Kapanen a démontré de beaux flashs offensifs lors de la rencontre. Évidemment, la partie était un peu plus facile comme les deux équipes n’avaient pas tous leurs réguliers en uniforme, mais j’espère que le CH pourra poursuivre sur cet élan pour amorcer sa prochaine campagne du bon pied. Le trio de Suzuki-Caufield-Slafkovsky ne pourra continuellement traîner l’équipe, ils auront besoin de support.
En terminant, je ne sais pas si vous êtes de mon avis, mais le circuit Bettman devrait s’interroger une nouvelle fois sur la formule de son calendrier préparatoire. Si le nombre de parties hors-concours est réduit à 4 dès l’an prochain, il faut que la LNH agisse pour mettre fin aux agissements barbares de joueurs qui n’évolueront jamais dans ses rangs.
Est-ce qu’elle doit augmenter le nombre de joueurs évoluant régulièrement dans ses rangs qui doivent être habillés lors d’un match préparatoire? Est-ce que le comité de discipline doit imposer des amendes plus salées ou davantage de matchs de suspension?
J’ai été fâché mardi de voir certains joueurs marginaux des Sénateurs asséner un coup de hache sur Ivan Demidov ou sauter sur Kirby Dach alors qu’il n’avait commis aucun geste salaud. Leur agressivité ne leur donnera pas de poste avec le grand club et il est désolant de voir des vedettes du circuit passer près de se faire blesser par des gestes salauds lors d’une partie du calendrier qui ne veut rien dire.
La LNH a enregistré plusieurs succès au cours des derniers mois, il ne faudrait pas que son calendrier préparatoire devienne un œil au beurre noir pour le circuit Bettman.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.